Un an après le début de la nouvelle stratégie sur le VIH/sida, il est vital d’accélérer les progrès, selon l’ONU
Un an après avoir adopté une nouvelle Déclaration politique sur le VIH et le sida, les États membres des Nations Unies ont souligné la nécessité de travailler ensemble pour accélérer les progrès de la mise en œuvre.
Avant une réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la question cette semaine, le Secrétaire général de l’ONU a publié un rapport intitulé S’attaquer aux inégalités pour mettre fin à la pandémie du sida sur la mise en œuvre de cette déclaration politique.
Le rapport explique comment les inégalités et l’insuffisance des investissements « laissent le monde dangereusement mal préparé pour affronter les pandémies d’aujourd’hui et de demain ».
La pandémie du sida est responsable de plus de 13.000 décès chaque semaine, a précisé le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) dans un communiqué de presse.
Les données d’ONUSIDA montrent que les infections à VIH et les décès liés au sida ne diminuent pas actuellement assez rapidement pour mettre fin à la pandémie d’ici 2030 comme promis.
Trois mesures immédiates
La déclaration du Secrétaire général des Nations Unies à l’Assemblée générale, prononcée par le chef de cabinet Courtenay Rattray, a décrit trois mesures immédiates pour inverser les tendances actuelles et se remettre sur la bonne voie.
« Premièrement, nous devons nous attaquer aux inégalités croisées, à la discrimination et à la marginalisation de communautés entières, qui sont souvent exacerbées par des lois, des politiques et des pratiques punitives », a-t-il dit.
Il a appelé à des réformes politiques pour réduire les risques de VIH des communautés marginalisées, notamment les travailleurs du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les prisonniers, les personnes transgenres et les hommes homosexuels. Il a noté à quel point la stigmatisation entrave la santé publique. « La stigmatisation nuit à tout le monde. La solidarité sociale protège tout le monde », a-t-il souligné.
La deuxième mesure consiste à assurer le partage des technologies de la santé, y compris les antirétroviraux à action prolongée, pour les mettre à la disposition des personnes dans tous les pays du monde.
La troisième mesure consiste à accroître les ressources mises à disposition pour lutter contre le sida. « Les investissements dans la lutte contre le sida sont des investissements dans la sécurité sanitaire mondiale. Ils sauvent des vies – et de l’argent », a dit M. Rattray au nom du chef de l’ONU.
L’égalité d’accès, un droit humain
Dans son allocution d’ouverture, le Président de l’Assemblée générale, Abdulla Shahid, a noté pour sa part que « l’égalité d’accès aux soins de santé est un droit humain essentiel pour garantir la santé publique, pour tous ». « Personne n’est en sécurité tant que nous ne le sommes pas tous. S’efforcer d’atteindre les objectifs de 2025 en matière de sida est l’occasion de travailler ensemble pour accroître les investissements dans les systèmes de santé publique et les ripostes à la pandémie, et de tirer les leçons durement apprises de la crise du VIH/sida pour notre rétablissement après la Covid-19, et vice versa ».
Plus de 35 États membres et observateurs ont fait des déclarations lors de la réunion de l’Assemblée générale, y compris des contributions au nom du Groupe africain, de la Communauté des Caraïbes et du Système d’intégration centraméricain et de l’Union européenne.
Les déclarations ont souligné l’urgence d’intensifier l’action collective pour se mettre sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de 2025, et l’importance de se focaliser sur les inégalités pour assurer une riposte réussie au VIH.
Le Président de l’Assemblée générale, le Secrétaire général, le Groupe Afrique, l’Union européenne et plusieurs États membres ont souligné l’importance de financer intégralement la riposte au VIH et de renforcer les investissements dans la santé mondiale.
Le Groupe Afrique, ainsi que de nombreux autres, a parlé de la lutte contre la stigmatisation et les lois discriminatoires qui empêchent les gens d’accéder aux soins de santé et aux services sociaux.
Le débat a clairement montré que la fin du sida est possible, mais seulement si les pays travaillent ensemble et font preuve de courage pour s’attaquer aux inégalités, selon ONUSIDA. « Le message le plus important aujourd’hui », a noté la conclusion du Secrétaire général, « est que si nous travaillons ensemble pour lutter contre les inégalités qui perpétuent le VIH/sida, nous pouvons encore y mettre fin en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 ».
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