A quelques jours de la fin de saison 2024, la rédaction de Sport241 lance une série de bilan des disciplines sportives. Cette fois, nous jetons un regard sur le cyclisme. Silence fédéral, absence d’activités et aucune assemblée générale en quatre ans : la gestion du cyclisme gabonais sous Maurice Nazaire Embinga est au cœur des critiques. La discipline, à bout de souffle, exige une refonte totale.
Le cyclisme gabonais traverse une crise profonde, reflet d’une fédération paralysée et d’un management défaillant. Élu pour un troisième mandat en mars 2021, Maurice Nazaire Embinga marque cette période par son inaction, privant la discipline d’un cadre structurant et de perspectives concrètes.
Durant son mandat qui s’achève en mars 2025, aucune assemblée générale ordinaire n’a été convoquée. Ce rendez-vous annuel, pourtant essentiel pour évaluer la gestion de l’instance et faire le point sur l’état de la discipline, est resté lettre morte. Une carence majeure qui se déroule sous le regard passif du Comité national olympique gabonais (CNOG) et des autorités de tutelle.
UN IMMOBILISME FÉDÉRAL ALARMANT
À l’absence d’assemblées générales s’ajoute un vide compétitif inquiétant : pas de championnat national, pas de calendrier d’activités, ni d’événements locaux pour relancer la machine. Les ligues provinciales, réduites à des coquilles vides, n’existent que de façon symbolique lors des élections. Cette gestion s’est traduite par la disparition totale des coureurs gabonais des compétitions sous-régionales et continentales.
Pour de nombreux observateurs, la situation ne peut perdurer. Les voix se multiplient pour dénoncer une gouvernance archaïque qui n’a su capitaliser ni sur la dizaine d’éditions de la Tropicale Amissa Bongo, ni sur les attentes des acteurs locaux. Depuis l’arrêt de cette course en 2023, décision prise par les nouvelles autorités du pays, le cyclisme gabonais n’a plus aucune visibilité, révélant encore davantage ses failles structurelles.
UN APPEL AU CHANGEMENT
Pour Valdo-Valère Biyogho et plusieurs cadres de la discipline, la clé réside dans une révision immédiate des textes et le départ de Maurice Nazaire Embinga. « Il s’accroche pour des intérêts personnels alors qu’il n’a plus rien à offrir à ce sport », déclare un passionné de la petite reine. Après douze années passées à la tête de la fédération, son maintien sera perçu comme un frein à toute initiative de reconstruction.
La sortie de crise, selon les acteurs du milieu, passe par une normalisation fédérale sous le contrôle du Comité National Olympique Gabonais et du ministère des Sports. L’objectif : garantir des élections crédibles et inclusives, loin des systèmes étriqués où seuls quatre électeurs tranchent l’avenir de tout un sport.
UN AVENIR INCERTAIN
À l’aube de la saison 2025, le constat est implacable. Le cyclisme gabonais ne peut se permettre de poursuivre sur cette trajectoire. L’absence de compétitions, le silence fédéral et l’opacité de la gestion fragilisent la discipline et étouffent les talents. Il est temps d’agir, d’opérer un véritable sursaut collectif pour reconstruire ce sport, qui n’a plus que son potentiel pour se raccrocher à l’espoir.
Le mandat qui entame ses derniers mois laissera une page sombre. À l’avenir, il reviendra aux instances concernées d’écrire une nouvelle histoire, loin de l’immobilisme qui a marqué l’ère Maurice Nazaire Embinga.
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