La Première ministre a accepté jeudi, sous la pression des députés de son parti, de fixer à début juin la date de son départ, quelle que soit l’issue du nouveau vote qui doit intervenir au Parlement sur son accord de Brexit. Nouvelle concession accordée par une dirigeante si critiquée dans son propre camp qu’elle se sait désormais en sursis.
La bataille pour la succession de Theresa May est désormais ouverte. Boris Johnson, l’ex-ministre des Affaires étrangères, le député favorable à un Brexit dur, a officiellement fait acte de candidature jeudi pour devenir le nouveau leader du parti conservateur, et par là même le nouveau Premier ministre britannique. C’est le premier poids lourd à sortir ainsi du bois. Et sans doute actuellement le grand favori.
« Of course I’m going to go for it » (« Bien sûr, que je me lancerai »), a répondu l’ancien maire de Londres à une question de la BBC, à la fin d’une conférence où il s’adressait à des courtiers en assurance, à Manchester. Une candidature qui ne surprendra personne, tant il peaufine son plan depuis de long mois.
« Comité 1922 »
Le timing de cette annonce ne doit rien au hasard. Theresa May a annoncé mercredi sa volonté de soumettre de nouveau au Parlement, au cours de la première semaine de juin, l’accord de Brexit qu’elle a conclu avec Bruxelles. Sous la pression des députés de son parti, elle a promis jeudi à Graham Brady, le président du « comité 1922 » chargé de régler les problèmes de succession au sein du parti, de fixer ensuite avec lui le calendrier de son départ. Et ce, a-t-elle promis, quelle que soit l’issue du vote. Une nouvelle concession accordée par une dirigeante si critiquée dans son propre camp pour sa gestion du Brexit, qu’elle se sait désormais en sursis.
Duel final
Les bookmakers donnent à Boris Johnson, 54 ans, 28 % de chances de devenir Premier ministre. Il lui faudra pour cela passer d’abord la rampe des députés conservateurs. A l’occasion d’un « concours de beauté » de plusieurs semaines, ceux-ci devront, en effet, sélectionner parmi les candidats en lice deux finalistes, parmi lesquels choisiront ensuite les militants du parti. Or, s’il est quasiment assuré de remporter un tel duel final, tant il est populaire parmi les militants, Boris Johnson devra en revanche batailler pour convaincre les députés de l’y faire participer. Certains le trouvent en effet peu fiable, dilettante ou clivant.
D’autres personnalités, comme le secrétaire d’Etat au Développement international Rory Stewart et l’ex-secrétaire d’Etat au Travail et aux Retraites Esther McVey, ont annoncé leur candidature. La ministre des Relations avec le Parlement, Andrea Leadsom, a dit y réfléchir. Les ministres de l’Environnement Michael Gove, de l’Intérieur, Sajid Javid, et des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, pourraient eux aussi se déclarer.
Lire la suite
Vos commentaires
Suivre les commentaires : |